L'université ferme la porte à l'ostéopathie au Québec
(Québec) L'ostéopathie a échoué à son examen d'admission à l'Université Laval.
Devant la réticence de la faculté de médecine, qui doutait de la crédibilité scientifique de la discipline et de sa capacité à l'accueillir, l'Université a abandonné son projet de créer un baccaularéat-maîtrise en ostéopathie.
La direction de l'Université a pris la décision en dépit d'un avis favorable de la Commission des études, qui s'occupe d'évaluer les nouvelles formations à l'Université Laval. «On ne voulait pas aller plus loin sans avoir un appui de la faculté de médecine», indique Bernard Garnier, vice-recteur aux études à l'Université Laval. «Ce n'est pas possible.»
«Incertitude» scientifique
L'avis du comité présidé et signé par M. Côté, que Le Soleil a obtenu, mentionne pourtant clairement que «l'avis s'articule autour de deux axes», en l'occurrence : «1. La crédibilité/légitimité scientifique ou professionnelle de la discipline» et «2. Les implications organisationnelles de l'implantation d'un tel programme dans la faculté». Dans son avis, le comité fait également état d'une incertitude sur «la qualité des preuves scientifiques sur lesquelles reposent les approches ostéopathiques». Il indique que les données sont rares sur les effets de l'ostéopathie et qu'elles portent en majorité sur les douleurs associées «aux pathologies de type musculo-squelettique».
L'avis souligne que «l'approche américaine» de l'ostéopathie est reconnue pour sa capacité à soigner ce type de pathologie, notamment les maux de dos. Mais il met en doute la prétention des écoles européennes - desquelles s'inspirait le programme d'ostéopathie élaboré par le Collège d'études ostéopathiques - à pouvoir soigner davantage que les muscles et le squelette.
Les écoles européennes, note le comité, prétendent que l'ostéopathie peut soigner «un nombre important de problèmes de santé courants», comme l'asthme, les troubles du sommeil, les états dépressifs et anxieux ou les troubles de l'attention. Or, après plus d'un siècle d'histoire de la discipline, la validité de cette approche n'a pas encore été démontrée, tranche le comité.